Les élus du CCJ de Colombes étaient présents mardi 10 mai pour la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage, en présence d'élus de la ville et de responsables d'associations.
Voici le discours lu à cette occasion :
Monsieur le Maire,
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs les présidents et représentants d’associations ultramarines,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers amis,
chaleureusement rassemblés en ce 10 mai 2011, pour honorer le souvenir des esclaves pour la 6e fois depuis 2005 le souvenir des esclaves et commémorer le 163e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France.
Ce 10 mai 2011 est également synonyme du 10e anniversaire de l’adoption unanime par le Parlement de la loi initiée par la Députée guyanaise C.TAUBIRA reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité.
En effet, durant plus de 2 siècles, des hommes, des femmes, des enfants ont été de manière violente et brutale, arrachés à leurs terres natales. Ces millions de personnes ont été convoyés dans les cales des bateaux négriers dans des conditions inhumaines, souvent au péril de leur vie et on été vendus sur des places publiques comme des marchandises. Déportés, ils sont devenus des esclaves et ont été forcés de travailler dans les mines, les champs, les maisons, les plantations du nouveau monde, lorsqu’ils n’étaient pas réduis en esclaves sexuels.
Durant plus de 2 siècles, ces opprimés ont subis de nombreux sévices, infligés par leurs maîtres de manière directe ou indirecte, dont le marquage de la fleur de lys ou les 29 coups de fouet régis par le Code Noir.
Les supplices se perpétuaient même dans les soins puisque les blessures causées étaient alors pansées avec du jus de citron et du piment.
Malgré ces actes scandaleux, les esclaves possédaient de nombreuses ressources de résistance face à l’asservissement : les incendies dans les champs, le refus de travailler, l’empoisonnement du bétail ou parfois du maître lui-même lorsque ce n’était pas pour mettre un terme à ses jours afin de se libérer des injustices du dominateur.
Chers amis, rendons hommage à ces hommes et femmes, ces combattants, ces courageux résistants, trop souvent oubliés de l’Histoire, qui se sont battus pour leur Liberté.
Ces sans-droits ont été acteurs de leur Libération…
-PETIT RAPPEL-
Le soulèvement de la Ville de St Pierre (Martinique) les 21 et 22 mai 1848 a joué un rôle prépondérant dans l’abolition de l’esclavage en France. Ces émeutes ont contraint la République à anticiper la promulgation du décret d’abolition, initié par V. SHOELCHER et promulgué le 23 mai en Martinique par le gouverneur de l’île.
Après la Martinique le 23 mai vint le tour de la Guadeloupe (27 mai), la Guyane (10 août), la Réunion (20 décembre), sur les bons conseils de ROSTOLAND.
En échange de leur Liberté, ces esclaves affranchis, ces nouveaux citoyens ont reçu un nom de famille, parfois injurieux, que porte encore leurs descendants actuels.
Parmi ces patronymes qui sont en réalité le fruit de l’imagination des mesquins officiers d’état-civil, on retrouve des nom d’arbres, des insultes, des noms de villes.
Nous nous devons à présent, d’être vigilants et de lutter contre toutes les formes d’esclavage moderne.
Je terminerai mon propos en vous demandant, chers amis, de me permettre, au nom du CCJ, de vous demander de résister à toutes facilités, à tout abandon, et à toutes formes d’assujettissement de votre capacité à agir, à imaginer et à penser.
Car comme disait le chantre de la Négritude « gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse. »
Mes chers amis, au nom de tous les élus du CCJ, que l’esprit du 10 mai vous habite !